elle dit d’un air maussade qu’elle aimerait savoir peindre
en barbouillant des toiles de lin avec de la peinture acrylique dorée
alors en mon âme et conscience, je pense reconnaître l’ombre de Mephistopheles
tandis que Mélusine me donne le bras et psalmodie son chagrin
Pendant ce temps, elle s’accroche à mes mots comme à une poignée de porte
quelque soit ce qui se cache derrière, ce ne peut être qu’une issue de secours
la peur de la décevoir dépasse mon intention de nuire
l’envie de lui plaire surpasse mon désir de fuir
Pour briser le silence, nous laissons un verre se fendre en deux
sans savoir réellement quoi faire pour y remédier
l’éclat commis vient fendre en deux ma lèvre supérieure à la gorgée suivante
je conçois que tout est allé trop loin jusqu’à l’extrême
Mais comment vivre aujourd’hui dignement après l’illumination ?
On change le sens des mots pour les rendre moins agressifs
la démolition pourtant n’est pas une déconstruction
puisqu’elle s’applique aussi à l’homme.
—
C’est une épave qui se traine en réclamant l’indulgence
plus personne n’ose dire quoique ce soit
je crois que tout cela va beaucoup trop loin
l’absence de reconnaissance aura fini d’achever l’oeuvre
pour tomber plus bas encore il reste la rue
le pavé puant où défèquent les chiens et dorment mes semblables.
C’est une épave qui attend l’épaviste sur le bord de l’autoroute.
J’ai vingt-huit ans. La jeunesse est éteinte.
Maintenant il faut grandir et garder la tête haute
car demain ne sera plus que l’ombre d’hier pour les années qu’il reste à survivre.
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