penser / panser

J’entends chez mes voisins comme une sorte d’orgie gustative
il y a du sang qui remonte le long de mes narines
et lentement s’écoule le flot de mes idées diffuses
au souvenir douloureux d’une d’elle qui fut un jour de l’autre coté du mur.

Un long silence s’installe entre les images d’un passé magnifique
est-ce l’âge qui s’installe déjà ? Je ne peux pas y croire.
Je fais le constat de plusieurs mois sans sommeil
à chercher qui je suis et pourquoi.
Cela n’a pas de sens ; quelque soit la direction à suivre
seul, je n’irai nul part.
sans vous, je n’irai nul part.

Le constat accablant de mes défaites depuis toi
relève du record du monde de l’anéantissement
mais pourquoi continuer à perpétrer tous ces outrages à la bienséance
quand il ne me reste pour spectateur que l’ombre derrière moi.

Petit homme sans conséquence, je n’effraie plus personne
ni ne défraie la chronique par quelque acte de bravoure
le temps des héros est révolu. Personne ne m’a pourtant prévenu.

Depuis toi, j’ai effleuré les profondeurs pour enfin m’y enfoncer sans résistance.
Depuis toi, le doute s’est insinué dans ma rhétorique de jeune premier
un peu trop fier, innocent, fragile.
Le statut de victime ne m’est pas destiné.
Je lutte encore, mais contre quoi, qui et pourquoi ?

Mon sentiment est que la lutte continue parce qu’il n’y a plus rien d’autre à faire
pour me sortir de cet abyme que je survolais tantôt l’âme lourde mais le corps vif.

Là où je m’en vais, point de chemin tracé.
Là où je suis déjà, les souvenirs forment mon armure.
Là où je fus hélas, ne pourrait pas redevenir mon sanctuaire.
Et cette errance pèse lourd sur mes yeux.

J’avoue
humblement
que depuis toi
je suis perdu.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.