La deuxième journée de la summer unviersity a accueilli de nouveaux résidents. Nous sommes autour de trente cinq personnes je pense. Oui, je pense parce qu’en vérité je n’en ai aucune idée précise et ça ne m’étonnerait qu’à moitié si je n’avais pas encore rencontré tout le monde. Passées les premières vingt-quatre heures d’angoisse et d’incertitude – un peu de lyrisme – j’arrive mieux à me découvrir et à profiter du temps qui m’est donné non pas pour courir en slip (si seulement) mais pour rencontrer et discuter avec les autres artistes.
Le rythme est pris, il n’est pas si difficile à prendre en vérité : il suffit de ralentir un peu. J’ai passé la matinée, la fin de matinée en fait, à avancer sur la production de mon second recueil. Pour le déjeuner, composé d’un ensemble de salades variées et fraîches, j’ai discuté avec Marc le vidéaste, Dan l’auteur, Anya la performeuse et Maria la pianiste. Nous sommes restés au soleil un long moment avant de rejoindre Perrine pour une présentation de l’auteur et philosophe Tristan Garcia.
Au terme de la première heure de présentation, je dois bien avouer que j’ai eu quelques difficultés à rassembler mes idées. Je vais essayer de faire ça rapidement : Garcia propose un questionnement sur les objets et sur le regard que nous portons sur les choses. Comment définir les choses, suivant quel regard et sous quel angle intellectuel ? On définit trop promptement l’objet par ce à quoi il sert (attribut) en le limitant à sa fonction. Garcia invite à repositionner la définition de l’objet dans un contexte, celui-là même permettant de considérer que « n’importe quoi est quelque chose ». Là j’ai lâché, au moment où on entrait dans la présentation de la notion d’impossibilité scientifique (la quadrature du cercle) et de l’inexistant. Ce n’est ps l’inexistant d’ailleurs, mais le mot ne me revient pas.
Cette généreuse idée qui m’a pris de ne pas finir la session m’a permis de rejoindre Yumiko, Sharmaine et Dan devant la cuisine pour une séance de papotage. Yumiko m’a convaincu que je devrais lui relire quelques passages de Un très long rire… ce que j’ai fait sans trop me faire prier, là-haut sur la colline, avec un bouquet d’églantines laï, laï, laï, laï…
Et c’est comme ça que j’ai fini par lire deux extraits du livre devant beaucoup trop de monde, à l’apéro en attendant le dîner. Gratin de pommes de terre et filet de boeuf sauce au poivre, pastèque. Après le repas, un film sur la nourriture, plus exactement sur l’économie des graines, entre culture traditionnelle et monsanto (pour faire court) et il était déjà l’heure d’aller se coucher !
Laisser un commentaire