Whatever it is, it is.

Ce sont des souhaits de petit garçon triste.
Je voudrais que cette nuit ne s’arrête pas.
Je voudrais que le monde cesse autour de nous.
Je voudrais que ce moment de plénitude n’atteigne jamais son sommet.
Je voudrais que tout s’effondre.
Je voudrais qu’on me laisse tranquille.
Je voudrais rester là à attendre que la passion s’estompe.
Je voudrais mais ce que je veux n’a aucune importance.
Ce n’est qu’une vulgaire romance d’été.
Il y en aura d’autres. Il y en aura d’autres jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus.
C’est ainsi que vont les choses, n’est-ce pas ?
Alors autant s’asseoir là, ouvrir une bouteille de vin et perdre toute notion de volonté et de colère.
La colère elle-même est une crise. Une révolte de petit garçon.
Il ne s’agit pas d’être raisonnable mais d’être logique et cohérent.
Il ne se passera plus rien d’intéressant au lever du soleil.
Je ferai mes bagages. Je nettoierai la chambre.
Je descendrai les bagages et ferai une halte dans la cuisine.
Je prendrai un petit café. Il y aura peut-être des amis.
Je pleurerai encore sans doute. Mais cela n’a aucune importance.
Je mettrai les bagages dans la voiture et je démarrerai.
Lorsque je serai sur l’autoroute, tout sera terminé.
Il ne restera que le merveilleux souvenir de notre rencontre.
De moi qui t’ai rencontré. Et de ton côté je ne sais pas.
Ce n’est rien.
J’écouterai encore un peu Anthony and the Jonhson.
Puis je retrouverai la famille, les amis, les habitudes.
Toutes les émotions, les discussions et les images seront rangées dans un coin de ma tête.
Je les retrouverai en temps voulu. Lorsque ce sera difficile.
Lundi matin, je prendrai un petit café serré avant d’aller au travail.
J’aurai sans doute la mine des mauvais jours.
Je regarderai les gens autour de moi avec un regard méchant.
Juste pour leur faire comprendre que je suis triste.
Et ils ont l’habitude de mes retours difficiles.
Comme un petit garçon le jour de la rentrée scolaire, qui pleure devant l’école mais qui est fier de ses nouveaux crayons, je recevrai un premier appel, puis une réunion. Et tout sera officiellement clos.
Personne ne croit désormais en la liberté.
Je comprends pourquoi. Mais ça fait chier quand même.
Je commençais à m’habituer à ce qu’on m’aime.

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