Voici de quelle manière on entre dans le lac du vide.
D’abord on aspire à devenir meilleur que tout le monde.
On prend conscience de la nature environnante.
La dimension de l’immensité de la nature devient redoutable.
A mesure que l’on pénètre dans l’eau froide, on se sent tout petit.
L’idée qu’il existe par dessous de la matière vivante devient même palpable.
Un sentiment profond d’inquiétude peut rendre mal à l’aise.
Il faut encore s’enfoncer pourtant et profiter des stimuli de tous ses sens.
Arrive ce moment grave et magnifique de l’angoisse.
On a le nez au bord de l’eau, on en flaire presque l’écume.
Le monde se réduit à un conduit olfactif, deux yeux le plus souvent et à une multitude de pensées abjectes pour l’humanité.
Alors il faut plonger tout à fait.
Le corps en est soulevé jusqu’aux spasmes, à l’asphyxie.
Les yeux se révulsent sans que rien ne puisse plus y remédier.
C’est là, à ce moment précis de solitude, quand plus aucun cri ne porte que l’on arbore les prémices du vide.
Maintenant il s’agit de nager longtemps, longtemps, longtemps.
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