Tout d’abord, il y a la nécessité de fondre dans le groupe. Il est urgent d’intégrer la masse et d’en extraire son propre intérêt. Ensuite, il y a l’idée que peut-être aujourd’hui je pourrais ne pas écrire de nouvelles parce que bon… une fois de temps en temps ce n’est pas dramatique.
Et enfin, à l’aide de bis repetita, il suffit de développer l’idée à l’infini. Bien que la réalité nous rattrape inévitablement. Par exemple hier matin : démarrage à 10h00, sans forcer, je reçois un appel du travail. Qu’est-ce que je fais : je décroche. (Bah oui ! Ah, il décroche ce godelureau, quelle quiche..) Un client me raconte ses misères d’entre deux fêtes, comment ses affaires ne vont pas assez vite, et comment c’est certainement de ma faute puisque je suis le seul paltoquet à encore répondre entre Noël et nouvel an.
Là je me dis, c’est une excellente journée qui commence. Donc je dis entre deux menaces d’insultes » je suis en congés, rappelez-moi à la rentrée « , je subodore une résistance que j’achève dans l’oeuf « et bonne année ». Je raccroche. J’ajoute « connard », ça ne coûte rien. Y a t-il une réelle plus-value dans cet agio de fin d’appel : non. Mais ça soulage d’un certain poids moral.
Je me précipite ensuite au petit déjeuner, et cela vaut pour chaque matin ici. J’y fréquente mes habitués du train de 10h30. C’est un horaire d’écrivains et de patrons. Je ne peux pas mentir, c’est exactement entre le yoga et l’exercice de vibration. C’est cela, un atelier vibration dont je ne veux même pas savoir de quoi il s’agit parce que je sens que ça pourrait m’attirer des problèmes, en particulier au niveau des organes, eux qui n’ont plus l’habitude de l’exercice voire du mouvement.
Entre autres dizaines de choses abordées ces deux jours, nous avons surtout avancé à grands pas sur le transfert de propriété de PAF. C’est une idée qui mûrit, et prend son sens : l’objectif est inévitablement de penser à l’après Jan. En prenant le sujet à l’avance, cela évite de toucher au côté sensible ou morbide. Il s’agit de simplement anticiper la transition de propriété, et notamment en créant une société civile immobilière constituée d’investisseurs issu du circuit et pour lesquels les conditions de propriété resteraient exactement les mêmes que les conditions actuelles pour Jan : supporter des individus curieusement peignés, en pyjama racontant de la philosophie et / ou des salades toute la journée, en ponctuant les phrases de gesticulations étranges qu’on appelle parfois étirements.
Nous travaillons activement à l’atelier dégustation, grâce aux exploits gastronomiques de nos chefs. Je pense à ce qui hier soir était proche des burritos mexicains (pour 60 personnes tout de même). Qu’est ce que c’est qu’un burrito ? C’est ça : Burritos !
Entendu que là, c’est du tout fait maison, y compris la fameuse galette de blé, qui a enchanté les narines jusqu’aux plus coriaces pendant tout l’après-midi. La cuisine, en effet, diffuse des saveurs délicieuses dans le bâtiment toute la journée.
Hier soir, il devait être dans les deux heures, je venais de finir mon dernier godet en compagnie de la brillante Caterina, qui enseigne sur Bruxelles, et tandis que je me propulsai dans la cuisine, tout bec et ongles, je constatai que deux volontaires préparaient des jambons marinés pour le repas le plus attendu, celui de ce soir.
C’est tout de même quelque chose que de constater d’une part que la charmante Annick est encore alerte puisqu’elle danse autour de la table de cuisine avec une bonne partie de la délégation francophone et qu’en même temps, dans la même pièce deux individus de type plutôt pas francophone bien que souriant s’échine à épicer du porc.
A l’heure où je vous écris, j’ai de nouveau reçu deux appels de mon cher client. Alors, pourquoi je réponds ? Je vais prendre un petit déjeuner copieux tout d’abord, pour méditer le sujet et je vous reviens très vite.
Si nous ne nous revoyons pas d’ici-là, je vous souhaite une excellente année 2015.
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