Il arrive parfois que des conditions soient réunies pour passer un agréable moment, même lorsque la conjonction de l’espace et du temps est défavorable (le matin au réveil sous un ciel nuageux).
Je m’attache à relire actuellement Techniques du chaos de Timothy Leary. L’auteur est surtout connu pour avoir été un ardent défenseur de la consommation de drogues hallucinogènes, brillant universitaire et visionnaire (ça c’est la drogue, à tous les coups). Il a notamment été le responsable d’une série d’études universitaires sur le rôle et les intérêts de consommer de manière thérapeutique le LSD. Sa passion pour le sujet lui a coûté quelques années de prison – les parents des élèves cobayes se sont plaint que leurs enfants planaient un peu trop…
Pourtant dans Techniques du chaos, il ne s’agit pas de ça. Enfin pas uniquement. Ce petit manifeste revient sur mille ans de mode de communication et de pouvoir. Le pouvoir par le savoir, le pouvoir de transmettre le savoir, le pouvoir savoir par soi-même, et cetera.
Comment sommes-nous passés d’un savoir précieusement conservé par l’élite et diffusé partiellement au peuple à un savoir disponible instantanément sur Internet à la simple pression d’une combinaison de touches sur le clavier ? Attendez une minute, ce livre date de quand déjà ?
Visionnaire je vous dis. Leary parle de réseaux sociaux et de flux d’information généré par sur le cyberespace par des machines, puis décortiqué et réorienté par des utilisateurs qui eux-mêmes diffusent leur propre rivière (torrent ?) d’information. La collection d’articles proposés par le bouquin date de 1984 à 1993. Pas de Facebook, Twitter, Instagram – ni même de tchat (AOL messenger, Caramail, MSN Messenger… je suis nostalgique de mes premiers rencarts amoureux sur interface textuelle :-p ).
Leary a anticipé ce qui allait se passer de nos jours avec brio et style. Son écriture est légère, orale mais précise et juste. On pourrait aisément imaginer que pour l’édition d’un audio-book de Techniques du chaos, on utilise la voix de Philippe Vandel. Ouais, je trouve qu’il a une voix rythmée, cool et ce qu’il dit me parle facilement…
Alors ce matin, je descends prendre le petit déjeuner. J’ai du mal à me réveiller, il fait un peu froid. Et discutant avec une résidente sur le sujet – je fais un amalgame Timothy Leary / Aldus Huxley qui ne manque pas de me foutre la honte – nous abordons le sujet de la couleur indigo. Oui, ça coule de source.
Non, je plaisante bien sûr ! Quel lien peut-il y avoir entre : le grand gourou du LSD, les portes de la perception de Huxley et la couleur Indigo ?
…
Le New Age !
http://fr.wikipedia.org/wiki/Enfant_indigo
Je suis assez loin de ces considérations sur l’enfant indigo mais c’est très en vogue dans les pays anglo-saxons notamment chez les artistes. L’enfant indigo c’est le symbole du renouveau de notre civilisation ! Tout ça tout ça. Mythologie mise à part, cela m’a permis de faire connaissance avec deux nouveaux résidents dont une performeuse de Montréal (l’enfant indigo !) et un joueur de banjo français.
Action sportive du jour : passage de l’aspirateur sur quatre niveaux de la cage d’escalier principale.
Rompez les rangs.
A bientôt,
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