Copinage : Xenofeminism

Salut,

Dans l’activité d’auteur-rédacteur, code APE 9003B, et surtout lorsque l’on décide de démarrer sa carrière comme indépendant, il faut savoir sauter sur toutes les occasions pour faire ses preuves. Cela va de soi.

Avec la sortie du manifeste Xenofeminism – A politics for alienation (en anglais, consultable en cliquant sur le lien), j’ai vu une opportunité de montrer mes compétences. A vrai dire, j’avais déjà eu l’occasion de me mettre en valeur avec la traduction de Spangbergianism sauf que voilà, l’objet traduit n’est pas sorti des cartons.

Que nenni ! Je me suis précipité vers mes contacts – sans doute avec trop d’entrain – et il m’a gentiment été expliqué qu’il y avait déjà quelqu’un sur le coup. Fort bien, je repasserai. Quoiqu’il en soit, je ne suis pas mauvais joueur, si je tenais tant à m’atteler à la traduction de ce manifeste du cyber-féminisme (je prends le préfixe cyber tel qu’il est défini pat T. Leary : le pilote, le découvreur, celui qui redéfinit les frontières du possible) c’est qu’il est dans sa nature succincte aussi efficace et radical que l’on pourrait espérer pour renouveler un courant de pensée érodé par faute de n’avoir su évoluer avec son temps.

Le slogan qui conclue le manifeste en apothéose résume bien le contenu du discours : « si la nature est injuste, changeons la nature ! » L’être humain a depuis longtemps dépassé le stade de la soumission au déterminisme animal et/ou aux doctrines théocratiques. Nous – les humains – sommes libres de nous considérer tels que nous le voulons plutôt que tel que nous devons être. De nouvelles libertés sont revendiquées, celle d’être un homme, une femme ou les deux, mais aussi de nouvelles responsabilités, de nouvelles pratiques sociétales, bref une refonte du système social, culturel, économique et politique à l’échelle d’une planète. Oui, nous avons le droit d’y réfléchir. Pour la mise en application, c’est une toute autre histoire. Je laisse le soin aux activistes de tous bords de prendre les armes qu’ils souhaitent. Pour ma part, je souhaite contribuer au moins à la diffusion de ces idées neuves.

Pourquoi qu’elles-sont-elles neuves ces idées, hein d’abord ?

Je ne cache pas que le féminisme à la papa – ou à la maman, c’est vous qui voyez – qui consiste à conspuer l’engeance mâle et à catégoriser à outrance les misères faites aux unes par les uns me fatigue. C’est un discours qui tend peu à peu à de l’auto-défense ou à de la systématique défonce, utilisé à toute occasion pour faire brayer des victimes contre des coupables faciles. Depuis les origines du féminisme, convenons des grandes avancées permises par le mouvement : droit de vote, autonomie d’épargne, reconnaissance et le droit au travail (j’ai pas dit que tout était déjà gagné…), droit à la contraception, à l’avortement, reconnaissance des violences conjugales, bientôt je le souhaite l’égalité des salaires.. mais lorsqu’on touche au sujet économique, ou aux technologies qui ont moins de vingt ans (pas étonnant que le manifeste soit porté par des gens de ma génération, éduqués aux combats des générations précédentes), il convient d’admettre que la ritournelle de l’égalité homme-femme tourne en eau de boudin.

Bah oui, revenons juste trente ans en arrière, c’était l’apparition du SIDA. C’était aussi l’émancipation des genres « autres ». Gay, lesbiennes, bi, transexuels, tous sont hommes et femmes également. A peu près à la même période je pense, sont apparues les premières technologies portables et le bond en avant des télécoms, bientôt de l’Internet. C’est générationnel, sans doute, mais pour citer Leary une fois encore, l’évolution de la civilisation a toujours été liée à l’avancée technologique, notamment aux moyens de communication. Combien de temps a-t-il fallu pour passer des signaux de fumée à l’écriture manuscrite, puis à l’imprimerie, puis à la photo, puis à la radio, puis au cinéma, puis à la télévision, puis à Internet ? Lisez Techniques du Chaos, Leary est beaucoup plus drôle que moi pour décortiquer et expliciter l’évolution technologique (et non pas naturelle) de l’humanité.

La réflexion ambitieuse et conquérante (à l’image des enseignements reçus par notre génération – moi d’abord, sinon je suis foutu) présentée dans Xenofeminism, a politics for alienation est globale, au sens où elle aborde la question du genre, ou du non-genre avec les armes du féminisme mais sur tous les fronts, tous les points stratégiques qui forment les fondements d’une société : valeurs sociales, économie, valeurs morales, politique et technologique.

Quand même, je suis un peu déçu de ne pas avoir eu cette opportunité ! Je sens que j’ai des choses à écrire sur le sujet. Pour la suite peut-être !

A bientôt !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.