J’ai découvert la littérature américaine de la première moitié du XXe siècle par le biais de Bukowski, comme je l’avais expliqué dans un précédent article, durant mes premières années universitaires. Après avoir effleuré la poésie française d’entre deux guerres, la lecture de Junky de William S. Burroughs et plus tard du Vagabond solitaire de Jack Kerouac (offert à l’époque par mon grand ami et récemment papa Pierre – beaucoup de bonheur à vous trois !) je me suis littéralement laissé submerger par la Beat Generation. Cette tribu de poètes et d’écrivains errants, révoltés et amoureux faisait sens dans une période de ma vie où je cherchais ma propre voie.
Depuis lors, j’ai cultivé cet intérêt pour la littérature américaine mais comme à mon habitude, j’ai approfondi mes connaissances sur les quelques auteurs que j’avais découvert et immédiatement apprécié en laissant de côté la myriade d’autres talents gravitant autour des auteurs les plus connus (et grand public ?).
Sans doute est-ce parce que j’ai plus de temps à accorder à la lecture et parce que je suis entouré d’auteurs, ici à PAF, j’ai décidé d’aller chercher chez Oncle Buk’ une des fameuses listes de ses contemporains qu’il adorait et auxquels il faisait référence notamment dans Souvenirs d’un pas-grand-chose. Ainsi hier ai-je eu le plaisir de recevoir par colis postal quelques chefs d’oeuvres tels que le légendaire Howl de Allen Ginsberg.
Si je connaissais nécessairement Allen Ginsberg en tant que mentor et pierre angulaire de la Beat Generation de par ce qu’il a fait pour sortir les uns de la drogue et pour mettre en lumière la qualité d’écriture des autres, je n’avais jusqu’alors curieusement jamais porté mon attention sur sa poésie à lui (la honte). Howl est un poème brillant, lumineux, jouissif et décomplexé. Dédié à son ami Carl Solomon – encore un que je vais devoir apprendre à connaître, il a travaillé avec et d’après Antonin Artaud, la boucle est bouclée !!! – ce poème composé en trois parties donne les clefs d’une écriture libre (automatique ?), surréaliste d’une certaine manière mais c’est aussi un texte qui marque le bouleversement d’une génération d’artistes réagissant avec incrédulité à l’absurdité de leur époque noire et sanglante.
Depuis hier donc, je me promène avec mon Howl dans la main et je déchiffre plus que je le lis vraiment l’auteur dans sa langue natale. C’est assez difficile, mais je reste persuadé que la qualité du rythme dans son écriture, toute la puissance qu’il développe, ne peut être réellement appréciée qu’au moyen de ce petit effort. Si bien que désormais je comprends lorsque Lukas m’interpelle d’un « I’m with you in Rockland’s » – troisième partie épique de Howl dans laquelle Ginsberg hurle (to howl) son affection indéfectible pour Solomon.
Il serait sans doute plus simple que je vous poste ici une vidéo d’une lecture de Howl par Ginsberg himself :
Je pense continuer cette série d’articles sur les auteurs que j’apprécie, à la fois parce que c’est un exercice d’écriture, mais aussi pour faire l’état de la progression de mes recherches. N’hésitez pas à intervenir si je dis des énormités ou si vous avez des conseils à me donner !
Maintenant que vous en savez un peu plus sur mes activités littéraires dominicales, il me reste à vous souhaiter un excellent dimanche au soleil.
A bientôt !
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