Découverte importante la semaine dernière, creusée aujourd’hui, entre deux déménagements de mobilier pour la résidence : M. James Thurber.
Une fois de plus, c’est en piochant dans la liste des auteurs cités par Oncle Buk’ que je prends connaissance du talentueux M. Thurber, tout à la fois auteur, poète, journaliste et dessinateur. M’étant fié aux critiques trouvées sur les sites de vente en ligne, et sur les commentaires des aficionados du genre, je m’attèle à la lecture rafraîchissante de La vie secrète de Walter Mitty aux éditions Robert Laffont. Il s’agit pour l’occasion d’un ouvrage qui sélectionne des textes parus sur différents supports (New Yorker, magazines, livres..). La pertinence des écrits tient dans son absurdité des personnages et des situations dans lesquelles ils se mettent, par exemple : un homme ne sait pas comment tuer sa femme pour partir avec sa secrétaire, alors il entame une discussion sur le sujet avec la future victime.
Ce qui rend cette oeuvre attachante, pour moi, c’est la tonalité burlesque employée pour décrire des interactions entre des personnages dans des situations improbables. Il joue des clichés du cinéma mais aussi des stéréotypes, sans tomber dans le lieu commun. Avec Thurber, on s’étonne de se mettre à rire tant là où l’auteur nous emmène nous paraît improbable. Le style est soigné et plutôt juste.
Je pense que c’est le rythme élevé qui donne cette impression d’être aspiré dans l’histoire quand bien même on sait immédiatement que ça n’a aucun sens. Entre deux textes humoristiques, on tombe pourtant sur la vie imaginée du premier homme à faire le tour du monde sans escale en avion comme prétexte pour établir une photographie rugueuse de la politique et des médias (deux sujets qu’il connaît bien au sein du New Yorker) où il n’hésite pas à mettre en scène toute la clique des grands décideurs face à un seul homme représentant la liberté d’expression et une certaine forme de nihilisme.
Où se trouve la part propre à la pensée de Thurber dans ses écrits ? J’ai tendance à penser qu’elle est précisément partout. Il utilise avec brio le côté anodin des anecdotes qu’il raconte pour déguiser un discours bien plus engagé à l’encontre d’une société américaine qui perd les boulons.
Je vais maintenant passer un agréable moment dans le jardin pour me réchauffer un peu les idées. On peut dire que ces derniers jours, question température nous avons été gâtés !
Salut !
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