Salut,
A l’automne, le vent froid et humide bringuebale les feuilles mortes sur la pelouse fraîchement taillée et invite les étourdis restés dehors à rentrer dans leur chaumière. Jusqu’alors, le régime fruits, légumes et protéines à gogo semble m’avoir prémuni des petits maladies de saison et la pratique de la méditation et de la musculation maintiennent mon état mental à un assez bon niveau.
En conséquence et sans surprise, je m’affaire dans la tiédeur de la chambre 64 ou dans la salle à manger, ou dans la bibliothèque à progresser sur les projets en cours et ils sont nombreux, et ils avancent à bon train.
Parlant de trains, la traduction du roman The Low Road de D. E. Lucas en est à sa deuxième phase, relecture et corrections avec l’auteur sur les points précis du langage de rue (slang) et du langage des vagabonds (hobo) ainsi que sur les définitions des termes techniques liés au monde ferroviaire et à la resquille. Passionnante expérience que cette traduction, en compagnie de l’auteur, la portée poétique du texte original exige une retranscription qui dépasse le sens des mots : il est impératif de conserver également le rythme, la sonorité et le champ lexical des descriptions de ces paysages américains que je ne connais finalement que par le regard de l’auteur lui-même.
Environ quarante-cinq heures de travail sur le texte et bientôt dix heures de discussions sur le sens caché de certaines expressions retors ont permis d’avancer à la page 38, point d’arrêt de la traduction pour le moment en prévision de l’envoi de l’extrait aux éditeurs intéressés.
Par ailleurs, et suite aux retours plutôt positifs des relecteurs des Etendues Désertes, prochain recueil de poésie et textes courts, je comprends la nécessité avant tout envoi à de nouveaux éditeurs de justifier certains choix qui me sont propres et qui ont déjà été éprouvés dans les deux précédents ouvrages, à savoir l’imbrication de plusieurs formes d’écriture dans un seul et même ouvrage, là où communément on distingue – en particulier dans les collections – la nouvelle et la poésie. Cette justification, sous la forme d’un avant-propos théorique, je ne l’ai pas encore commencée, sans doute parce que je suis frileux à l’idée d’avoir à défendre quelque chose dont je ne suis pas encore très sûr. Je pratique de la sorte en raison des thématiques abordées et des personnages récurrents communs aux deux genres littéraires, et je persévère à créer des passerelles entre les textes comme une forme de maillage routier pour entraîner le lecteur curieux sur des chemins tortueux à ma rencontre.
Il y a aussi ces jeux de société que j’écris et que je développe depuis des années. L’un d’entre eux a pris sa forme physique dimanche dernier au terme d’une dizaine d’heures d’écriture et de mises au point. Un jeu de stratégie et de développement a vu le jour, il se matérialise pour le moment avec des capsules de bière de différentes couleurs et il se joue de deux à six personnes. L’initiative plait déjà à plusieurs résidents puisque nous jouons depuis avant hier une à deux parties par jour. L’équilibre d’un système de jeu étant la clef de son succès et de sa longévité, je suis ravi ‘avoir sous la main autant de testeurs critiques et enthousiastes pour parfaire l’objet et pourquoi pas, à l’horizon d’un an, le soumettre à des éditeurs spécialisés.
Parallèlement, un second jeu plus complexe et au sujet duquel j’avais déjà écrit précédemment prendra forme dans un délai court, à la fois grâce à l’émulation créée par le premier jeu mais aussi du fait de l’apport matériel au jeu fait par l’auteur que je traduis. Un ensemble de cartes à jouer vierges, sur lesquelles il me reste à poser les annotations des quelques deux cent cinquante cartes du jeu de base et sans doute autant pour chaque extension restant à produire.
L’hiver approche et mes cartons de projets débordent d’idées à mettre en place. La saison froide est définitivement le moment privilégié pour les jeux de table et les séances d’écriture dans le confort douillet d’une maison bienveillante !
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